Il y a 5 ans les surfaces tactiles étaient le saint graal. Le Lemur distribué par Cycling74 était présenté comme le contrôleur live ultime. C’est l’ancêtre des tablettes. Les rares qui ont pu en approcher ne tarissait pas d’éloges sur ce concept de contrôleur remodelable, sensitif, beaucoup plus agréable que les meilleurs faders, … Malheureusement son prix n’a jamais permis une utilisation massive de ce contrôleur (2500$ en 2005).

Aujourd’hui les surfaces tactiles à notre disposition sont tout d’abord beaucoup moins chère, mais aussi plus légères, plus maniables, avec un grand choix de dimensions. Les systèmes qui les gèrent progressent très rapidement. En bref, qu’on soit adepte de IOS, Android ou Windows, il est certain que les tablettes vont devenir de nouvelles interfaces. Le plus intéressant, je crois est qu’on peut facilement créer des programmes pour les utiliser de manière très spécifique.

Je ne ferais pas un inventaire de tous les programmes des surfaces tactiles qui pourraient avoir un sens dans le spectacle vivant. Une catégorie de programmes retient plus particulièrement mon attention. Il s’agit de ceux qui permettent de transformer son téléphone/tablette en contrôleurs. En voici quelques exemples :

– Mrmr (http://code.google.com/p/mrmr/ , open source, pas d’actu récente),

– TouchOSC (http://hexler.net/software/touchosc payant sous iOS, gratuit sous Android, pas d’éditeur sous Android, très abouti, autant graphiquement que fonctionnellement)

– Control (http://charlie-roberts.com/Control/, euh …, disponible sous iOS, Android, BlackBerry, … open source, développé à partir de PhoneGap , c’est le projet le plus attrayant en terme d’ouverture par rapport aux équipements et technologies. Il y a un forum ou un grand nombre de scripts d’adaptations sont proposés. L’interface est customisable sous Max ou Pd. Un projet à suivre de près.

– iOSC ( http://recotana.com/iphone/iosc/en/index.html, simple, efficace, iOS uniquement)

– Androidome (http://code.google.com/p/androidome/, la version téléphone tactile du Monome, pratique, Andoid uniquement, open source)

– FingerPlay MIDI (http://thesundancekid.net/blog/fingerplay-midi/, uniquement Android, open source également)

– … pour Android, une autre collections existe aussi ici

Vous l’aurez compris je n’ai pas de connaissance sur ce qui se développe pour les environnements Windows.

Le point commun de tous ces logiciels est que la communication avec l’ordinateur se fait par réseau sans fil suivant le protocole OSC. L’OSC est très pratique car il permet de composer le message que l’on veut, donc créer des hiérarchies, avoir des envois multiples en une seule phrase (tout mettre à 0, … ) .De plus il est précis, s’adapte à tous les environnements et existe pratiquement sur tous les logiciels de manipulation de médias (audio, vidéo, lumière, …).

Tout ça est formidable, sans compter le fait qu’il devient de moins en moins difficile de construire sa propre application. Processing offre désormais la possibilité de développer et publier une application sous Android. Ce système étant ouvert il devient très simple ensuite d’installer le programme sous n’importe quelle plateforme. Un bon point de départ peut être la lecture de tutoriaux sur le sujet (notamment celui de CAN, ici). Openframeworks permet aussi de développer en c++ une application pour Android ou iOS.

Pour ma part j’ai développé avec Processing, une application servant à contrôler des paramètres de Picturae 2.0 (mon projet de peinture virtuelle) à partir d’une interface tactile. Vous pourrez en trouver une archive à Pict_Phone. Voici un extrait

Bien entendu le développement sous Processing (ou même PhoneGap) est tributaire de l’environnement et des bibliothèques qu’il utilise. De plus on peut parfois rencontrer des problèmes de performances d’applications développées sous ces environnements. Les réelles difficultés apparaissent lorsqu’on souhaite intégrer des éléments qui n’ont pas encore été développés.

Le cas que j’ai rencontré récemment est le “color picker” permettant de choisir une couleur dans un dégradé de couleurs (un classique sous Photoshop ou Gimp). Je voulais avoir cet élément dans ma nouvelle version d’interface pour Picturae. Je me suis donc intéressé au développement sous Android, en java, à partir du SDK. C’est beaucoup moins compliqué qu’on ne l’imagine et il existe surtout une grande quantité de tutoriaux, bouquins, guides de toutes sortes. De plus Le langage derrière Android est java et là aussi il y a un grand nombre de ressources (sans compter que savoir développer sous java peut s’avérer utile). Le caractère ouvert d’Android favorise le partage de sources de programmes et il devient assez aisé de trouver des bonnes pistes, même pour des besoins pointus.

La partie Osc est basé sur JavaOSC. NetUtil est une autre bibliothèques de communication OSC sous Java, sur la base de JavaOSC, et plus récent.

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